Discours de Mme Marie-Thérèse
Avon-Soletti, lors de la manifestation du 26 août à Ajaccio :
LIBERTÉ,
RESPECT, HONNEUR
Nous sommes rassemblés, quelles que
soient nos sensibilités religieuses ou politiques, dans une même
protestation contre l’exposition temporaire du musée Fesch, cette
exposition qui présente une photo appelée Piss Christ, montrant un
crucifix plongé dans un bocal d’urine.
Voilà ce qu’on
présente au musée Fesch, musée qui regroupe des collections d’art
religieux, musée de la ville d’Ajaccio, de la ville de Napoléon
qui, certes, n’aurait jamais accepté cette profanation.
Eh
bien, cette attaque contre le Christ, c’est aussi une attaque
contre la Corse,
Une attaque contre l’âme corse, contre la
culture corse, contre la terre corse.
À cette triple attaque, une
triple réponse sera opposée : Liberté, Respect, Honneur.
Attaque
contre l’âme corse, d’abord, car les Corses sont ancrés dans le
christianisme, dans le catholicisme. C’est leur civilisation. C’est
leur forme de société. Leurs fêtes sont religieuses. Leurs
confréries chantent les chants sacrés de nos ancêtres. Toute leur
histoire est marquée par une connaissance étonnante de la doctrine
chrétienne.
À cette attaque, la réponse est :
LIBERTÉ.
L’esprit des Corses est un esprit de liberté. Ils
sont imprégnés de christianisme. Ils croient à la liberté des
enfants de Dieu. Ce qui caractérise les Corses, c’est l’amour de
la liberté. Ils l’ont montré tout au long de leur histoire.
On
nous serine en permanence sur la liberté de l’artiste. L’artiste
est-il seul à avoir le droit d’être libre ? La liberté n’existe
que si elle est partagée. Qui plus est, il faudrait définir la
liberté pour être bien sûr qu’il en soit réellement question
dans cette affaire.
Si l’un est libre de faire tout ce qu’il
veut et si les autres n’ont que le droit de se taire, ce n’est
plus de la liberté mais de la tyrannie. Sophocle en donne la
définition exacte dans sa pièce, par la voix d’Antigone : «
c’est - entre beaucoup d’autres - l’avantage de la tyrannie,
qu’elle a le droit de dire et faire absolument ce qu’elle veut
».
Un photographe a le droit de dire et faire absolument ce qu’il
veut, y compris plonger un crucifix dans son urine et exhiber cette
photo pour de l’argent. Et seul un encensement obligatoire est
toléré, sous peine d’être voué aux gémonies ! Voilà «
l’avantage de la tyrannie » démontré.
Eh bien, en Corse, la
tyrannie n’a jamais été acceptée bien longtemps. En Corse, les
Corses veulent être libres.
En Corse, les Corses sont libres
d’aimer le Christ.
Et ils ne céderont pas devant ceux qui ont
la haine ancrée dans le cœur contre le Christ, même si ce sont des
people, même si ce sont des puissants, même si ce sont des
capitalistes, même si ce sont des idéologues, quelle que soit leur
idéologie.
LIBERTA ! Les Corses sont des hommes libres et c’est
cette liberté qui est bafouée par une telle insulte envers le
Christ.
Attaque contre la culture corse,
ensuite, car les Corses pratiquent la culture du respect. En Corse,
comme cela est écrit dans le texte de la pétition, on n’attente
au respect ni de Dieu ni des hommes. Qui plongerait une photo de son
père ou de sa mère dans un bocal d’urine pour l’exposer en
public ? Rien n’est plus malsain, rien n’est plus infect !
En
Corse, il y a des choses qui ne se font pas parce que les Corses ont
de la pudeur. Les Corses ont le sens du respect, respect de soi et
respect des autres, respect de Dieu et respect des hommes.
RESPECT
!
Voilà ce que les organisateurs de cette exposition n’ont pas
compris.
HONTE à eux d’avoir manqué de respect envers la foi
des Corses, envers la culture corse, envers la société corse, tout
cela pour se faire bien voir de quelques puissants mondialistes qui
doivent bien se moquer d’eux, d’ailleurs, puisque ces gens
naviguent dans des sphères qui dépassent de loin notre petite île.
Ils ont utilisé quelques malheureux qui ont oublié ce que c’était
que d’être Corse comme on utilise des idiots utiles.
Enfin, attaque contre la terre corse,
car cette exposition se passe dans la ville d’Ajaccio, dans la
ville de l’Empereur, dans la patrie de Pascal Paoli, dans la terre
consacrée par les Corses du XVIIIème siècle à Marie
Immaculée.
Regardez autour de vous en Corse.
La grande
majorité des édifices à visiter est d’inspiration religieuse.
C’est sur la terre corse qu’ont été construites ces
églises, dans les plus petits villages.
C’est sur la terre
corse que passent les processions qui parcourent les rues des villes
et des villages.
C’est sur la terre corse que sont construits
ces petits oratoires perdus dans la verdure, ces croix au carrefour
des chemins, ces chapelles sur les sommets les plus
inaccessibles.
Cependant, la terre corse est consacrée, non
seulement par le sacré, mais aussi par le travail de générations
de paysans-guerriers.
C’est aussi sur la terre corse qu’ont
été construits ces centaines de kilomètres de murs de pierres
sèches pour former des terrasses propres à l’agriculture.
C’est
sur la terre corse qu’ont été plantés des milliers d’oliviers
et d’arbres fruitiers.
C’est sur la terre corse qu’ont été
construites ces aires de blé.
C’est sur la terre corse qu’ont
été tracés ces multiples sentiers pour le passage des troupeaux.
Est-ce que ces paysans, est-ce que ces bergers, qui nous ont
laissé une nature travaillée par l’homme d’une si grande
beauté, auraient accepté de voir une telle profanation sur leur
terre sans broncher ?
Eux qui avaient le sens de l’honneur,
seraient-ils fiers, de nous voir accepter une telle flétrissure sur
notre terre, par résignation ou par peur, attendant simplement que
cela se passe ?
HONNEUR !
Le sens de l’honneur qui
vient de l’attachement à sa terre et à sa propre identité, le
même sens de l’honneur qui leur a fait construire des églises de
leurs mains pour pouvoir prier, travailler dans la nature tout en
préservant sa beauté pour nourrir leur famille, ce sens de
l’honneur, notre génération ne peut pas le laisser perdre.
Ces
hommes, ces femmes n’ont pas travaillé en vain pour que, soudain,
en une génération tout soit détruit.
LIBERTÉ, RESPECT, HONNEUR,
Voilà les armes de notre combat.
Si
nous acceptons cette provocation, en réalité, c’est que nous ne
sommes pas assez libres pour oser dire que nous sommes scandalisés,
c’est que nous n’avons plus de respect ni pour Dieu ni pour
nous-mêmes, c’est que nous avons perdu notre honneur de Corse et
que sur la terre corse, désormais, tout est permis, surtout tout ce
qui détruit la Corse, sa foi et sa culture.
Rien n’arrêtera
plus la destruction de l’identité corse.
En venant pour
participer aux manifestations, en signant la pétition, avec tous
ceux qui ont déjà protesté avant nous et tous ceux qui
s’associeront pour protester, vous sauvez l’honneur de la Corse,
vous montrez le respect que chacun doit avoir pour soi et pour les
autres, vous travaillez pour la liberté de cette île.
Votre
présence est une victoire !
Votre signature participe au « bon
combat ».
Merci à vous, pour le Christ et Sa Mère Sainte Marie,
merci pour la Corse, merci pour tous les hommes de bonne volonté qui
poursuivent le même combat.
PISS CHRIST FORA !