mardi 2 septembre 2014

Discours de Marie-Thérèse Avon-Soletti lors de la manifestation du 26 août à Ajaccio



Discours de Mme Marie-Thérèse Avon-Soletti, lors de la manifestation du 26 août à Ajaccio :

LIBERTÉ, RESPECT, HONNEUR

Nous sommes rassemblés, quelles que soient nos sensibilités religieuses ou politiques, dans une même protestation contre l’exposition temporaire du musée Fesch, cette exposition qui présente une photo appelée Piss Christ, montrant un crucifix plongé dans un bocal d’urine.
Voilà ce qu’on présente au musée Fesch, musée qui regroupe des collections d’art religieux, musée de la ville d’Ajaccio, de la ville de Napoléon qui, certes, n’aurait jamais accepté cette profanation.
Eh bien, cette attaque contre le Christ, c’est aussi une attaque contre la Corse,
Une attaque contre l’âme corse, contre la culture corse, contre la terre corse.
À cette triple attaque, une triple réponse sera opposée : Liberté, Respect, Honneur.
Attaque contre l’âme corse, d’abord, car les Corses sont ancrés dans le christianisme, dans le catholicisme. C’est leur civilisation. C’est leur forme de société. Leurs fêtes sont religieuses. Leurs confréries chantent les chants sacrés de nos ancêtres. Toute leur histoire est marquée par une connaissance étonnante de la doctrine chrétienne.

À cette attaque, la réponse est : LIBERTÉ.
L’esprit des Corses est un esprit de liberté. Ils sont imprégnés de christianisme. Ils croient à la liberté des enfants de Dieu. Ce qui caractérise les Corses, c’est l’amour de la liberté. Ils l’ont montré tout au long de leur histoire.
On nous serine en permanence sur la liberté de l’artiste. L’artiste est-il seul à avoir le droit d’être libre ? La liberté n’existe que si elle est partagée. Qui plus est, il faudrait définir la liberté pour être bien sûr qu’il en soit réellement question dans cette affaire.
Si l’un est libre de faire tout ce qu’il veut et si les autres n’ont que le droit de se taire, ce n’est plus de la liberté mais de la tyrannie. Sophocle en donne la définition exacte dans sa pièce, par la voix d’Antigone : « c’est - entre beaucoup d’autres - l’avantage de la tyrannie, qu’elle a le droit de dire et faire absolument ce qu’elle veut ».
Un photographe a le droit de dire et faire absolument ce qu’il veut, y compris plonger un crucifix dans son urine et exhiber cette photo pour de l’argent. Et seul un encensement obligatoire est toléré, sous peine d’être voué aux gémonies ! Voilà « l’avantage de la tyrannie » démontré.
Eh bien, en Corse, la tyrannie n’a jamais été acceptée bien longtemps. En Corse, les Corses veulent être libres.
En Corse, les Corses sont libres d’aimer le Christ.
Et ils ne céderont pas devant ceux qui ont la haine ancrée dans le cœur contre le Christ, même si ce sont des people, même si ce sont des puissants, même si ce sont des capitalistes, même si ce sont des idéologues, quelle que soit leur idéologie.
LIBERTA ! Les Corses sont des hommes libres et c’est cette liberté qui est bafouée par une telle insulte envers le Christ.

Attaque contre la culture corse, ensuite, car les Corses pratiquent la culture du respect. En Corse, comme cela est écrit dans le texte de la pétition, on n’attente au respect ni de Dieu ni des hommes. Qui plongerait une photo de son père ou de sa mère dans un bocal d’urine pour l’exposer en public ? Rien n’est plus malsain, rien n’est plus infect !
En Corse, il y a des choses qui ne se font pas parce que les Corses ont de la pudeur. Les Corses ont le sens du respect, respect de soi et respect des autres, respect de Dieu et respect des hommes.
RESPECT !
Voilà ce que les organisateurs de cette exposition n’ont pas compris.
HONTE à eux d’avoir manqué de respect envers la foi des Corses, envers la culture corse, envers la société corse, tout cela pour se faire bien voir de quelques puissants mondialistes qui doivent bien se moquer d’eux, d’ailleurs, puisque ces gens naviguent dans des sphères qui dépassent de loin notre petite île. Ils ont utilisé quelques malheureux qui ont oublié ce que c’était que d’être Corse comme on utilise des idiots utiles.

Enfin, attaque contre la terre corse, car cette exposition se passe dans la ville d’Ajaccio, dans la ville de l’Empereur, dans la patrie de Pascal Paoli, dans la terre consacrée par les Corses du XVIIIème siècle à Marie Immaculée.
Regardez autour de vous en Corse.
La grande majorité des édifices à visiter est d’inspiration religieuse.
C’est sur la terre corse qu’ont été construites ces églises, dans les plus petits villages.
C’est sur la terre corse que passent les processions qui parcourent les rues des villes et des villages.
C’est sur la terre corse que sont construits ces petits oratoires perdus dans la verdure, ces croix au carrefour des chemins, ces chapelles sur les sommets les plus inaccessibles.
Cependant, la terre corse est consacrée, non seulement par le sacré, mais aussi par le travail de générations de paysans-guerriers.
C’est aussi sur la terre corse qu’ont été construits ces centaines de kilomètres de murs de pierres sèches pour former des terrasses propres à l’agriculture.
C’est sur la terre corse qu’ont été plantés des milliers d’oliviers et d’arbres fruitiers.
C’est sur la terre corse qu’ont été construites ces aires de blé.
C’est sur la terre corse qu’ont été tracés ces multiples sentiers pour le passage des troupeaux.
Est-ce que ces paysans, est-ce que ces bergers, qui nous ont laissé une nature travaillée par l’homme d’une si grande beauté, auraient accepté de voir une telle profanation sur leur terre sans broncher ?
Eux qui avaient le sens de l’honneur, seraient-ils fiers, de nous voir accepter une telle flétrissure sur notre terre, par résignation ou par peur, attendant simplement que cela se passe ?

HONNEUR !
Le sens de l’honneur qui vient de l’attachement à sa terre et à sa propre identité, le même sens de l’honneur qui leur a fait construire des églises de leurs mains pour pouvoir prier, travailler dans la nature tout en préservant sa beauté pour nourrir leur famille, ce sens de l’honneur, notre génération ne peut pas le laisser perdre.
Ces hommes, ces femmes n’ont pas travaillé en vain pour que, soudain, en une génération tout soit détruit.

LIBERTÉ, RESPECT, HONNEUR,

Voilà les armes de notre combat.
Si nous acceptons cette provocation, en réalité, c’est que nous ne sommes pas assez libres pour oser dire que nous sommes scandalisés, c’est que nous n’avons plus de respect ni pour Dieu ni pour nous-mêmes, c’est que nous avons perdu notre honneur de Corse et que sur la terre corse, désormais, tout est permis, surtout tout ce qui détruit la Corse, sa foi et sa culture.
Rien n’arrêtera plus la destruction de l’identité corse.
En venant pour participer aux manifestations, en signant la pétition, avec tous ceux qui ont déjà protesté avant nous et tous ceux qui s’associeront pour protester, vous sauvez l’honneur de la Corse, vous montrez le respect que chacun doit avoir pour soi et pour les autres, vous travaillez pour la liberté de cette île.

Votre présence est une victoire !
Votre signature participe au « bon combat ».
Merci à vous, pour le Christ et Sa Mère Sainte Marie, merci pour la Corse, merci pour tous les hommes de bonne volonté qui poursuivent le même combat.


PISS CHRIST FORA !

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