Du parvis San Ricchellu
AJACCIO
Mgr Olivier de Germay
Evêché d’Ajaccio
8 boulevard Sylvestre Marcagi – BP 306
20181 AJACCIO Cedex 01
Ajaccio, le 11 Septembre
2014.
LETTRE OUVERTE À MONSEIGNEUR DE GERMAY, ÉVÊQUE
DE CORSE.
Excellence,
Depuis le 26 août, après une
première manifestation, suivie d’une deuxième le 6 septembre,
j’ai entamé un jeûne complet pour protester contre l’exposition
scandaleuse du « piss Christ » au musée Fesch. Elle constitue,
vous le savez, un blasphème, une insulte à Jésus-Christ ainsi qu’à
tous les Corses profondément attachés à leurs traditions, leur
culture pétrie de christianisme. À l’inauguration de l’exposition
vous avez fait un communiqué plein d’humanisme dont les bons
sentiments qui l’animaient sans doute n’ont pas empêché
cependant que le scandale soit exposé tout en annihilant la volonté
de réaction des Ajacciens confrontés au scandale.
Depuis le début de mon action,
non-violente comme vous le souhaitiez, de très nombreux Ajacciens
sont venus me voir pour exprimer leur indignation, leur colère en
même temps que leur étonnement que vous n’ayez pas pris
l’initiative et la tête d’un mouvement de protestation, usant de
tous les moyens de pression mais surtout de votre autorité pour
faire cesser le scandale. Dans votre déclaration du 21 juin 2014,
vous dites vouloir « laisser à chacun le soin d’évaluer la
valeur artistique de l’œuvre », mais ce n’est pas ce que les
fidèles attendent de vous. Le monde a sans cesse à la bouche ces
arguments souvent faussés de liberté de l’Art, d’expression.
Dénoncer le blasphème, chasser le scandale eût été plus votre
office.
Si vous, évêque, successeur des
Apôtres, ayant reçu mission et charisme d’exercer la charité par
l’enseignement de la doctrine de Jésus-Christ ne rappelez pas que
Celui-ci a dit « malheur à celui par qui le scandale arrive… »,
qui le fera ? M. Serrano, auteur du « piss Christ », que vous avez
reçu, l’a-t-il entendu de vous ? Il semble n’en faire aucun cas.
J’ai pu lire dans la presse votre souci et vos difficultés à
organiser le diocèse avec un manque cruel de prêtres et surtout de
vocations, la relève. Mais si on laisse ainsi insulter publiquement
Notre Seigneur Jésus-Christ, qui voudra se mettre à sa suite ? Si
la personne du Christ a expié, pris sur lui, les fautes de ses
frères, les Chrétiens à sa suite voudront le faire et le feront.
Mais s’il s’agit de l’honneur bafoué de Jésus-Christ,
personne ne voudrait rejoindre une armée de la honte, aucun Chrétien
digne de ce nom ne peut tolérer que cet honneur soit attaqué sans
réagir. Vous avez le 8 septembre consacré notre île à la Vierge
Marie. Acte important pour tous. Mais la Vierge Marie n’est rien
sans Notre Seigneur Jésus-Christ (pas de Jésus-Christ, pas de
Vierge Marie). Le blasphème contre son fils au musée Fesch lui est
odieux. Peut-elle se sentir honorée quand son fils est déshonoré ?
Monseigneur, à ma place de Catholique
et de Corse, j’ai fait ce que me dictait l’honneur de
Jésus-Christ, l’honneur dû aux miens. Je vous demande instamment
de prendre votre bâton de berger des âmes et de venir vous placer à
la tête de vos fidèles pour demander et obtenir par tous les moyens
spirituels et temporels que soit rétabli à Ajaccio, sur la terre
Corse, l’honneur de Jésus-Christ.
Je vous prie d’agréer, Excellence,
l’expression de mes respectueuses salutations.
François VEYRET-PASSINI.
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