Grève de la faim : 31ème jour
François Veyret-Passini : "3ème station. Jésus
tombe et se relève pour la première fois. Il ne suffit pas de désirer et
d'aimer sa croix, il faut encore la porter. Penser à la joie et l'honneur de
servir, à la gloire qui en résultera ne suffit pas. La croix ce n'est pas
seulement la lutte, c'est la contrariété. La croix ce n'est pas celle que je
veux, où, quand, avec et contre qui je veux ; je ne la choisis pas. Elle
se propose à moi toujours et partout. Inutile de rêver ou attendre des
situations idylliques pour la porter. La croix, ma croix me contrariera
toujours. Quelqu'un a-t ’il plus aimé et désiré sa croix que Jésus ? Il
est venu dans le monde pour cette heure. Et pourtant il chute aussitôt sous son
poids. C'est pourquoi le meilleur moyen de porter sa croix, de faire son salut,
c'est le devoir d'état quotidien de chrétien et de citoyen, dans l'ordre
naturel et surnaturel, temporel et spirituel. Il ne manquera pas de
contrariétés de toutes sortes, de luttes à mener. Accordez-moi Seigneur d'être
humble et courageux pour porter la croix que vous m'avez choisie. Mais si Jésus
chute, il se relève. "Par moi même je ne puis rien, mais je peux tout en
celui qui me fortifie". Ceux qui ont expérimenté cet enseignement de Saint
Paul savent quelles grandes choses il permet. Piss Christ Fora! »
Grève de la faim : 32ème jour
François Veyret-Passini : « 4ème station. Jésus
rencontre sa Très Sainte Mère. Désirer, aimer, porter la Croix : oui. Mais
tomber c'est dur, c'est humiliant. Sans doute, l'Ecriture nous l'assure, Dieu
ne nous charge pas de croix qu'Il ne nous donne la grâce de porter. Cette
rencontre de Jésus avec sa mère après cette 1ère chute nous indique le 1er
moyen, la 1ère de ces grâces pour porter victorieusement notre croix : la
Vierge Marie. Sa mère. Notre mère. Notre mère par la génération depuis
l'antique promesse faite au serpent infernal après la chute originelle :
"Je mettrai une inimitié entre sa race (de Marie) et la tienne. Elle
t'écrasera la tête". Notre mère par la désignation et l'acceptation au calvaire :
"Femme voilà ton fils ; Fils voilà ta mère". Inutile de rêver à
une utopique entente entre ces races opposées par Dieu lui-même. Inutile
d'espérer vaincre hors de la race élue de Jésus Christ. L'hymne Corse, inspiré
du Salve Regina, dit dans son dernier couplet: "Voi dai nemici
nostri" (nous vous donnons nos ennemis). Nous les abandonnons par vous à
la miséricorde et justice divine. "A noi date vittoria" (à nous
donnez la victoire). Après la lutte bien sûr. Pas de compromission, pas de
fleuret moucheté, pas de mélange des niveaux de combat : ce sont nos et
vos ennemis ; nous voulons et devons les vaincre. A cette condition
"e poi l'eterna gloria in paradisu" (et puis la gloire éternelle au
paradis). Cusi sia, ainsi soit-il. Piss Christ Fora! »
Grève de la faim : 33ème jour
François Veyret-Passini : « 5ème station. Simon de
Cyrène aide Jésus à porter sa Croix. Le combat est gigantesque entre la race du
serpent et celle de la Femme. Au plus fort du combat, Jésus en se faisant aider
par Simon de Cyrène, nous invite à y participer. Le but de la vie c'est le ciel ;
le moyen d'y parvenir c'est la croix. Jésus ne dit pas "cherchez la
croix" mais "cherchez le royaume de Dieu et sa justice". Simon
était à son devoir d'état. Rentrant des champs, c'est à cette heure qu'il est
appelé. Certains auteurs pensent qu'il prit la croix d'abord en maugréant,
ajoutant peut-être aux souffrances du Sauveur. C'est que la croix contrarie
toujours. Simon comprit-il la croix ? Sans doute eut-il le temps de la
méditer par la suite et sa récompense fut dans ses deux fils, Alexandre et
Rufus sans doute martyrs de l'Église naissante, dont les noms avec le sien sont
à jamais associés à la croix du Sauveur. Tout à la recherche du royaume de Dieu
et sa justice dans notre devoir d'état, Dieu fasse que nous ne trouvions pas
d'excuses pour passer à coté d'invitations particulières de notre Sauveur. Piss
Christ Fora ! »
Grève de la faim : 34ème jour
François Veyret-Passini : « 6ème station. Sainte
Véronique essuie la face de Jésus. Une femme sauve l'honneur sur ce chemin de
Croix. Il y a beaucoup de femmes dans la Passion et si peu d'hommes ! Au
jardin des oliviers, les apôtres ont donné le seul exemple de collégialité de
tout l'Evangile : "tous l'abandonnant s'enfuirent"... La Vierge Marie
n'intervient pas directement. Toute à sa mission de Corédemptrice, elle s'offre
avec Jésus, debout en silence. Simon a été requis. Enfin cette femme, Sainte
Véronique, fend la foule et s'approche de Jésus. Elle ne se précipite pas sous
la Croix, elle ne retient pas le bras du bourreau qui fouette. Elle essuie la
face tuméfiée, ensanglantée, crachée de Jésus. Elle ôte de ce visage de
l'homme-Dieu ce qui le souille. Elle lui rend l'aspect de dignité que la
méchanceté et la malice des hommes avait cachée. "Es-tu roi" demande
Pilate. "Je le suis" répond Jésus. Sainte Véronique ne peut laisser
ainsi salir son roi sans réagir. Jésus la récompense et nous encourage à suivre
son exemple en laissant son visage imprimé sur son voile. Ne cherchons pas
d'excuses à nos silences, nos lâchetés. Nous ne sommes pas "corédempteurs".
"Nous n'avons qu'un honneur au monde, c'est l'honneur de Notre
Seigneur". Si nos autorités "L'ont découronné" et, logiquement,
ne peuvent ni ne veulent défendre son honneur, nous, soyons fidèles. Dieu nous
garde de devoir faire intervenir une femme. Mais que Sa volonté se fasse et non
la nôtre. Piss Christ Fora ! »
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